Le secteur de la petite enfance a connu diverses évolutions dans les dernières décennies, du déploiement de la politique éducative dans les années 1980 à la lutte contre la précarité mise en place dans les années 1990. Les dernières années sont quant à elles marquées par la mise en avant d’objectifs sécuritaires, impliquant de nouvelles obligations pour le personnel responsable de l’accompagnement des enfants.
La conjoncture démographique de la France est l’un des facteurs explicatifs des évolutions du secteur de la petite enfance : avec un de taux de natalité élevé, le pays est le plus fécond d’Europe. La création de nouvelles structures pour répondre à la forte demande s’accompagne d’une recherche constante de professionnels dans le domaine.
Le secteur de la petite enfance se caractérise par son dynamisme et la diversité de ses acteurs. En effet, le large spectre de métiers concernés offre de belles perspectives de carrière au sein des différentes structures d’accueil et d’accompagnement. L’accès aux métiers de la petite enfance passe par des formations professionnelles proposées à différents niveaux, allant du CAP au BAC +.
1. La petite enfance : stade de développement crucial de l’être humain
1.1. Qu’est-ce que la petite enfance ?
Une étape de la vie
“Période de risque et de danger, la petite enfance est aussi riche de possibilités incommensurables, c’est le temps de l’exploration, de l’expérimentation, de la maîtrise du changement. C’est la période cruciale où l’enfant adopte progressivement un comportement favorable à l’apprentissage et cherche à aller vers le monde extérieur”. Définition officielle de l’UNESCO
La petite enfance correspond dans le domaine de la psychologie à une étape du développement de l’être humain. Après le stade du « nouveau-né » et du « nourrisson », elle se situe entre les âges de 2 et 6 ans. Dans les milieux médico-éducatifs, la petite enfance est dénommée « âge préscolaire », ce qui souligne l’importance de la référence scolaire dans la délimitation de cette étape de l’enfance. La définition de la petite enfance est donc variable selon les pays et dépend de l’âge obligatoire de la prise en charge par la crèche ou l’école.
La détermination de la tranche d’âge que recouvre la petite enfance est un véritable enjeu, car elle détermine le champ des compétences des différents acteurs publics et parapublics.
En France, l’instruction est obligatoire dès 3 ans, âge d’accueil des enfants en petite section maternelle (l’admission à l’école peut se faire dès 2 ans sous certaines conditions). L’entrée à l’école élémentaire à l’âge de 6 ans marque la fin de la petite enfance.
L’existence juridique de l’enfant
Juridiquement, le droit des enfants est une branche spécifique des Droits de l’Homme. L’enfant est un être humain possédant des droits particuliers du fait de sa vulnérabilité : on considère qu’il est un adulte en devenir qui ne peut se protéger et subvenir à ses besoins seul. Cela justifie l’intérêt et la protection spécifique dont il fait l’objet. Le droit prévoit de satisfaire les besoins essentiels au bon développement au long de l’enfance, dans les domaines de l’éducation, de la santé et du social.
Le Droit de l’enfant a été construit à partir de plusieurs textes : dès 1959 et la Déclaration des droits de l’enfant jusqu’à la Convention européenne sur l’exercice des droits par les enfants, entrée en vigueur en 2009, parachevant cette construction juridique.
L’enfant passe du statut d’objet à celui de sujet de droit, c’est-à-dire une personne dotée de prérogatives et de libertés. Son intérêt n’est plus apprécié du point de vue des parents, et l’enfant a le droit de s’exprimer sur les décisions judiciaires le concernant.
1.2. La protection de la petite enfance : une priorité pour le droit international
Les acteurs institutionnels au niveau mondial
La ratification des traités a permis l’extension des prérogatives d’organismes supranationaux dans le domaine de la protection de l’enfance. Le fond des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), créé en 1946, est une instance de l’ONU qui veille à ce que les enfants dans le monde puissent se développer et s’épanouir dans des conditions favorables. L’organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) mène des actions focalisées sur l’accès à l’instruction.
D’autres instances comme l’Organisation internationale du Travail (OIT), l’Organisation mondiale pour la santé (OMS) et le Programme alimentaire mondial (PAM) agissent indirectement dans le domaine de la protection des enfants.
La Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) en particulier est un texte fondateur ratifié en 1989. L’UNICEF se base sur cette convention, qui impose la prise en compte de l’intérêt supérieur de l’enfant pour toute décision juridique. Le Droit inhérent à la vie, à la survie et au développement (article 6) souligne l’importance fondamentale des premières années de l’enfance.
De l’international au national
La CIDE et ses protocoles sont les premiers textes internationaux contraignants dans le domaine de l’enfance, et son caractère obligatoire offre un cadre de référence moral et juridique partagé par les 193 Etats signataires.
Les Etats doivent respecter les droits des enfants, c’est-à-dire qu’ils sont tenus de mettre en place des institutions de protection de l’enfance au niveau national.
Le Comité des droits de l’enfant est l’organisme chargé de contrôler l’application de la Convention et la mise en œuvre des mesures prévues dans les textes. Les Etats rédigent et transmettent des rapports périodiques rendant compte de la situation actuelle et des efforts entrepris. Le Comité analyse parallèlement des rapports émanant d’ONGs, dans un souci de transparence.
L’article 18 de la convention stipule que les Etats signataires doivent faire en sorte que les enfants dont les parents travaillent ne soient pas privés de ce dont ils ont besoin, au travers de politiques publiques de soutien à la parentalité. C’est ce qui justifie la mise en place de mesures d’accompagnement et d’encadrement de la parentalité par les pouvoirs publics.
2. La protection et l’accompagnement de la petite enfance en France
2.1. La parentalité
Soutenir l’autorité parentale
Le terme de parentalité revoie à la fonction de parent, sur les plans éducatif, juridique, socioculturel, matériel et psychologique. Il vient de l’anglais « parenthood », et est associé aux missions tenues par les parents à l’égard des enfants : le nourrissage, l’éducation, le soin etc.
La parentalité instaure un lien entre l’enfant et l’adulte responsable à travers l’autorité parentale, qui s’accompagne d’un ensemble de fonctions et d’obligations. L’exercice du fait parental se fait dans l’intérêt supérieur de l’enfant. La parentalité est appréhendée comme une fonction pouvant présenter certaines défaillances, nécessitant alors d’être soutenue et assistée.
Le soutien à la parentalité intervient ainsi comme une réponse pour pallier au besoin d’accompagnement de l’enfant. Sans que l’autorité parentale soit reléguée, ces aides émanant des pouvoirs publics visent à aider les parents dans leurs tâches, notamment en les écoutant et en les informant. Le principal acteur de la mission éducative est bien la famille. Mais l’intervention des institutions dans le domaine de l’éducation sert à apporter les ressources matérielles, informationnelles et sociales nécessaires à l’instauration d’un environnement favorable au développement de l’enfant.
Un accompagnement adapté
Si le soutien à la parentalité a une visée universaliste, c’est-à-dire au bénéfice de tous, les mesures ne sont pas appliquées de manière systématique et mécanique. Les actions varient en fonction de la situation de la famille : les parents en difficulté durable ou passagère, notamment économique, peuvent bénéficier d’un travail particulier de soutien venant des dispositifs de la collectivité territoriale (aide psychologique, accompagnement dans les actes de la vie quotidienne…).
Les modalités de l’accompagnement évoluent également avec la croissance de l’enfant. Les activités de socialisation et d’éveil proposées dans les structures de garde permettent un accompagnement éducatif et social de l’enfant au quotidien.
Le soutien à la parentalité est fondé sur un principe de non-substitution. Cela implique que le travail des professionnels dans le secteur de l’accompagnement de l’enfance et du fait parental ne se substitue pas à celui de la famille. Accompagner signifie « faire avec », et non « faire pour ». Le rôle des parents est fondamental, et il se conjugue au savoir professionnel dans un but de coordination des actions.
2.2. Les politiques publiques de soutien à la parentalité
La politique familiale en France
La politique familiale en France est un secteur spécifique d’action publique. Le système français est l’un des plus anciens d’Europe, et l’Etat y consacre 2,6% de son PIB annuel.
L’action publique en matière familiale suit 4 objectifs principaux :
- L’encouragement à la natalité
- La compensation des charges financières liées à la famille
- La conciliation entre vie familiale et vie professionnelle
- Le soutien à la parentalité
La politique familiale est caractérisée par la grande diversité de ses acteurs : le gouvernement, les ministères, les élus locaux, les organismes de sécurité sociale et les syndicats contribuent tous à son déploiement. Au niveau international, les instances décisionnelles de l’Union Européenne et de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) jouent un rôle important dans l’orientation de l’action publique des Etats.
Chronologie des politiques publiques de soutien à la parentalité dans le domaine de la petite enfance
- 1998 : Lors de la Conférence de la famille, la parentalité est officiellement intégrée dans les objectifs de la politique familiale. La Délégation Interministérielle à la Famille (DIF) est créée.
- 1999 : Marque le début de l’institutionnalisation du soutien à la parentalité, avec la création des réseaux d’écoute et d’appui aux parents (REAA).
- 2001 : Adoption de la loi de financement de la sécurité sociale qui instaure le congé paternité.
- 2003 : Suite à la Conférence sur la famille, mise en place de la prestation d’accueil du jeune enfant (PAJE), allocation versée selon l’activité parentale et le mode de garde des enfants. Est également mis en place le « plan crèche », avec la création de 20.000 nouvelles places.
- 2005 : Création de la carte « famille nombreuse » qui offre des réductions aux familles ayant au minimum 3 enfants.
- 2006 : Promulgation du plan « petite enfance » porté par le ministère de la Famille, destiné à diversifier l’offre d’accueil en créant de nouvelles places et en introduisant plus de flexibilité dans les règles d’encadrement des crèches.
- 2010 : La Direction générale de la cohésion sociale remplace la Délégation interministérielle à la famille dans le domaine de la parentalité. Création du Comité national de soutien à la parentalité (CNSP), présidé par le ministre de la famille.
- 2012 : La circulaire du CNSP organise une coordination départementale unique des dispositifs de soutien à la parentalité, qui se déclinera au niveau territorial par la suite.
- 2013 : Présentation de mesures de rénovation de la politique de la famille par le Premier ministre. Elles visent notamment à équilibrer le déficit de la sécurité sociale en matière familiale et à accroître l’offre de garde d’enfants. Par ailleurs, il y a le lancement des nouveaux schémas départementaux des services aux familles (SDSF) pour favoriser une meilleure coordination entre acteurs locaux.
- 2014 : Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) prévoyant 700 millions d’euros d’économies sur les prestations familiales est présenté. La modulation des allocations en fonction des revenus des ménages est aussi instaurée.
- 2016 : Création du Conseil national de la protection de l’enfance, instauration de l’aide sociale à l’enfance (ASE).
- 2018 : Promulgation de la convention d’objectifs et de gestion (COG) du conseil d’administration de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF), qui prévoit d’ici à 2022 la création de nouvelles crèches, relais d’assistants maternels et centres sociaux. Instauration d’un mode de financement reposant davantage sur les communes et intercommunalités.
Les dispositifs de soutien à la parentalité
La politique de soutien à la parentalité en chiffres :
L’action publique dans le domaine de la famille touche 1 million de personnes. 150 millions d’euros ont été dépensés en 2012. Le financement est assuré par l’Etat (18 millions d’euros), les collectivités locales (45 millions d’euros), la sécurité sociale (74 millions d’euros) et la Mutualité sociale agricole (1 million d’euros).
Parmi les dispositifs de soutien à la parentalité, certains offrent aux familles un espace d’écoute et d’information : les REAAP et les Points info famille (PIF) sont des structures qui permettent aux parents de mutualiser leur expérience et d’être accompagnés dans leurs démarches quotidiennes. Les structures de médiation familiale interviennent lors de conflits et dysfonctionnements, en favorisant la coparentalité.
Les lieux d’accueil et les espaces de rencontre sont conçus pour favoriser les échanges des parents entre eux avec des professionnels. C’est également pour les enfants l’occasion de rencontrer et de côtoyer d’autres personnes dans un cadre communautaire.
Dans le domaine scolaire, les projets éducatifs territoriaux promulgués par les collectivités instaurent des mesures telles que les contrats locaux d’accompagnement à la scolarité (CLAS), le contrat éducatif local (CEL), le programme de réussite éducative (PRE) et l’accompagnement éducatif. Ces dispositifs visent à accompagner les enfants au long de leur scolarité.
2.3. Les organismes et structures d’accueil
La circulaire n°99-153 de 1999 qui instaure les REAA stipule que l’action publique orientée vers la famille vise à mettre « à leur disposition des services et moyens leur permettant d’assumer pleinement, et en premier, leur rôle éducatif ». Les établissements et les services d’accueil sont des lieux où se prolonge la mission éducative par le biais d’un accompagnement bienveillant. Dans le respect de l’autorité parentale, les professionnels travaillent en équipe pour garantir le bien–être et le bon développement des enfants au quotidien.
Les structures d’accueil collectif
Les établissements d’accueil collectif sont des structures au sein desquelles la socialisation entre les enfants est privilégiée. L’équipe professionnelle est encadrée par un directeur parfois secondé d’un adjoint. Des intervenants externes tels que des psychologues ou des pédiatres accompagnent ponctuellement les enfants.
*Modes de gestion :
Le mode de gestion de ces établissements peut être public (municipal, départemental) ou privé (associatif ou à but lucratif).
Les collectivités territoriales sont les principaux acteurs dans la gestion de ces établissements. C’est en particulier la commune ou le groupement de communes qui assure l’attribution de subventions et la mise à disposition des locaux, après l’adoption du schéma pluriannuel de développement des services d’accueil des enfants de moins de 6 ans.
Le maire ou le président de la communauté de communes est le responsable de la création et de la fermeture de ces structures sur son territoire, après avis du président du Conseil général.
Si les structures d’accueil sont parfois gérées par des organismes privés, elles font toutes l’objet d’un contrôle régulier du Service départemental de la protection maternelle et infantile (PMI).
Il existe différents types de structures collectives, catégorisées selon la régularité de l’accueil :
-Structures d’accueil régulier
–Les crèches collectives accueillent 5 jours par semaine les enfants âgés de 2 mois à 3 ans, répartis en sections selon leur âge.
–Les crèches parentales ont la particularité d’être cogérées par des parents bénévoles et des professionnels de la petite enfance. Leur capacité d’accueil est de 20 enfants au plus.
–Les micro-crèches ont un fonctionnement similaire aux crèches collectives, mais leur capacité d’accueil réduite est ce qui les distingue. Les enfants, au nombre de 3 à 10 au maximum, sont regroupés dans une section unique sans distinction d’âge.
–Les jardins d’enfants sont des établissements servant de passerelle entre les structures de garde collectives et l’école primaire, destinés aux enfants de 2 à 3 ans.
–Structures d’accueil occasionnel
–Les halte-garderies assurent un accueil ponctuel et de courte durée (quelques heures ou demi-journées par semaine) aux enfants de moins de 6 ans.
–Structures multi-accueil
-Les établissements multi-accueil proposent plusieurs types de garde. L’Enfant peut fréquenter la structure de façon régulière (de 1 à 5 jours par semaine) ou bien ponctuelle, dans le cas d’un imprévu par exemple. Ce mode de garde flexible est destiné aux enfants entre les âges de 2 mois à 4 ans.
Les structures d’accueil individuel
L’accompagnement individuel est assuré par des assistant(e)s maternel(le)s agréé(e)s par le Service départemental de protection maternelle et infantile. L’accueil des enfants, au nombre de 4 au plus, se fait au domicile du professionnel. Celui-ci doit respecter les critères de sécurité et d’hygiène. Un médecin référent assure un suivi médical régulier des enfants.
-Les crèches familiales rassemblent des assistant(e)s maternel(le)s encadré(e)s par la crèche qui les emploie et sous la responsabilité d’un(e) puériculteur(trice). En plus de l’accompagnement quotidien à domicile, des moments de regroupement collectif sont prévus dans la semaine dans les locaux de la crèche familiale. Les professionnels sont rémunérés par le gestionnaire de la crèche.
-Les assistant(e)s maternel(le)s peuvent depuis 2010 choisir de se regrouper au sein des MAM (maisons d’assistants maternels). La capacité d’accueil en ces conditions est de 16 enfants au plus. Ces structures ne sont pas des établissements d’accueil au même titre que les crèches. Les parents sont les employeurs des assistant(e)s maternel(le)s, et le maire est tenu comme responsable de la sécurité des locaux.
Les relais assistants maternels (RAM) sont des espaces d’information et d’échange entre les parents et les professionnels, qui les conseillent quant au choix des structures d’accueil ou les accompagnent lors de démarches administratives. Les RAM servent également de lieux de socialisation, avec des moments d’éveil proposés aux enfants et des temps de rencontres destinés aux adultes.
3. Les métiers de la petite enfance
Le secteur de la petite enfance se caractérise par la grande variété de ses acteurs. Il existe plusieurs voies d’accès permettant d’exercer ces professions.
Selon le rapport de l’Observatoire national de la petite enfance (ONAPE) sur les modes d’accueil des 0-6 ans, on compte aujourd’hui 12.200 établissements de garde et 304.800 assistant(e)s maternel(le)s en exercice. 62% des salariés du secteur sont à temps partiel, et 83% sont des femmes.
Les professionnels de la petite enfance doivent posséder des atouts tels que la patience, le relationnel et le sens de l’observation. Certains postes exigent de la polyvalence et une capacité d’adaptation aux situations du quotidien. Les différents acteurs qui composent la communauté éducative ont des fonctions complémentaires, et le travail d’équipe est fondamental pour assurer un accompagnement efficace des enfants.
3.1. Les acteurs du secteur de la petite enfance
Les domaines
Les professionnels de la petite enfance sont répartis en 4 grands domaines d’action, correspondant à leurs principales missions :
-Soigner
Les enfants sont accompagnés tout au long de leur développement par plusieurs spécialistes : sages-femmes, infirmiers, pédiatres. Dans la vie quotidienne, l’assistant(e) maternel(le) et l’auxiliaire de puériculture assurent le bien-être des enfants et orientent les parents vers un spécialiste en cas de besoin.
-Eduquer
L’éveil des tout-petits est assuré dans les structures d’accueil collectif par les éducateurs de jeunes enfants. Les ATSEM et assistant(e)s maternel(le)s contribuent également à la mise en place d’activités ludiques favorisant le développement intellectuel et moteur des enfants.
-Protéger
Ce sont les métiers du social et de la justice qui œuvrent directement à la protection des enfants. Le psychologue, le juge pour enfants et l’éducateur de la protection judiciaire de la jeunesse interviennent en cas de situation irrégulière ou dangereuse.
-Divertir
L’animateur socio-culturel et le moniteur de sport mettent en place des activités ludiques basées sur la lecture, le jeu ou le sport.
Les métiers de la petite enfance
Pour travailler dans la petite enfance, le diplôme le plus demandé est le CAP Petite Enfance (AEPE).
-Agent territorial spécialisé des écoles maternelles (ATSEM)
L’ATSEM fait partie du personnel de la commune et de l’équipe éducative. Il seconde l’instituteur(trice) en s’occupant d’un groupe d’enfants lors d’ateliers qu’il aide à mettre en place. Son rôle est d’accompagner les enfants dans les tâches quotidiennes et d’assurer la propreté des locaux après une activité pédagogique. Sa mission est d’aider dans l’acquisition de l’autonomie. Il a donc une fonction technique et éducative au sein de l’école maternelle ou du centre de loisirs municipal.
Le travail des ATSEM depuis 2013 consiste également à accompagner les animateurs dans les activités périscolaire.
Les ATSEM ont le statut d’agents territoriaux de la fonction publique. Ils sont recrutés par la commune après avis du directeur de l’école, et les agents exercent leurs missions sous son autorité.
-Assistant(e) maternel(le)
L’assistant(e) maternel(le) a pour missions l’accueil, l’alimentation, l’hygiène et l’éveil des enfants. Il (elle) les initie aux règles de la vie en communauté et les assiste dans l’apprentissage de l’autonomie et de la propreté.
L’accompagnement se fait à son domicile, qui est agrémenté par le Conseil général du département. L’agrément délivré suite à une formation de 120 heures détermine également le nombre d’enfants pouvant être accueillis (1 ou 2 enfants, voire 4 sur dérogation), et leur âge. Les formations sont prises en charge financièrement par le département.
Les assistant(e)s maternel(le)s sont employé(e)s par les parents et le Conseil départemental.
-Puériculteur(trice)
Le puériculteur est un infirmier spécialisé qui travaille dans les maternités, centres de protection maternelle et infantile (PMI) ou structures d’accueil. Il joue dans ces dernières un rôle de prévention et de protection, notamment en sensibilisant les familles aux questions liées à la santé et l’hygiène.
-Auxiliaire de puériculture et aide auxiliaire de puériculture
L’auxiliaire de puériculture assiste les jeunes enfants dans les maternités et les crèches. Il les change, les accompagne lors des repas et des activités, leur apprends les règles d’hygiène. Il a pour missions l’accueil et la prise en charge des besoins physiques et affectifs des enfants au quotidien. L’auxiliaire assure également les tâches ménagères et d’entretien des structures.
Le métier d’auxiliaire de puériculture qui requiert d’être titulaire du diplôme d’État (DEAP), puis de passer le concours de la fonction publique territoriale ou le concours sur titre hospitalier. L’aide auxiliaire de puériculture (ou agent de crèche) est quant à elle une profession qui est accessible sans diplôme.
L’auxiliaire de puériculture exerce sa fonction dans diverses structures d’accueil et milieux hospitaliers, alors que les aides auxiliaires travaillent surtout dans les crèches en les secondant.
-Educateur de jeune enfant (EJE)
L’éducateur de jeune enfant travaille au sein de structures d’accueil ou d’instituts hospitaliers et médico-éducatifs, et s’occupe des enfants de moins de 6 ans. Assisté des autres professionnels, il contribue à l’éveil des petits en menant des actions pédagogiques. Il a un rôle particulièrement important dans la mise en place des projets éducatifs par le biais de l’organisation d’activités ludiques. L’éducateur doit également veiller à la sécurité des enfants.
Pour exercer ce métier, il faut être titulaire du diplôme d’Etat d’éducateur de jeune enfant (DEEJE) suite à une formation de 3 ans, et avoir passé le concours d’éducateur territorial ou le concours sur titre hospitalier.
3.2. Les voies d’accès
Le CAP accompagnant éducatif petite enfance (AEPE)
Le CAP est un diplôme professionnel, il s’agit d’un premier niveau de qualification permettant un accès rapide à la vie active. Il est obtenu par la formation initiale, en 1 ou 2 ans de préparation, ou par la formation professionnelle continue, c’est-à-dire par la validation des acquis de l’expérience.
Le CAP AEPE est le certificat d’aptitude professionnelle dans le domaine de la petite enfance. Les titulaires de ce diplôme peuvent travailler dans les structures d’accueil et centres de vacances. Ils peuvent accéder aux postes d’auxiliaire ou agent de crèche, d’aide auxiliaire de puériculture, d’agent spécialisé, d’aide–éducateur ou encore d’animateur petite enfance.
Le CAP permet d’accéder à d’autres postes :
-Il est possible pour les détenteurs d’un CAP d’exercer les fonctions d’ATSEM si le professionnel a une expérience de 3 ans dans un poste équivalent ou s’il est parent de 3 enfants. Le CAP donne également accès au concours externe de la fonction publique d’ATSEM.
-Les détenteurs du CAP AEPE sont dispensés de l’épreuve d’admissibilité au poste d’auxiliaire de puériculture.
– Les missions d’assistant(e) maternel(le) sont accessibles à tous sans exigence de diplôme, mais les titulaires du CAP sont dispensés de la formation obligatoire prévue après l’obtention de l’agrément du conseil général.
-Les détenteurs du CAP AEPE peuvent accéder à la formation au diplôme d’Etat d’éducateur de jeunes enfants (DEEJE).
C’est le diplôme minimum requis pour l’obtention d’un poste dans une crèche. Il existe cependant certaines structures qui recrutent sans diplôme, l’expérience préalable avec les enfants étant suffisante.
Le concours ATSEM
Les ATSEM appartiennent à la fonction publique territoriale dans le cadre des emplois médicosocial. A ce titre, l’obtention du diplôme se fait par concours :
–Concours externe : destiné aux titulaires d’un CAP AEPE ou d’une qualification équivalente.
–Concours interne : destiné aux agents publics. Les candidats doivent avoir eu 2 ans de services publics auprès des jeunes enfants.
–Troisième concours : destiné aux salariés ou responsables d’association. Les candidats doivent avoir une expérience professionnelle d’au moins 4 ans auprès des jeunes enfants.
Après l’obtention du concours, les lauréats intègrent une liste d’aptitude renouvelable au bout de 2 ans. Ils postulent ensuite directement auprès des collectivités territoriales. C’est le maire qui est le responsable des recrutements, et il embauche après avis du directeur de la structure. L’ATSEM recruté a un initialement un statut de stagiaire, devenant fonctionnaire après 1 an de service.
Le diplôme d’Etat d’éducateur de jeune enfant (DEEJE)
Le DEEJE est obtenu après 3 ans de formation, complétés par une formation pratique de 60 semaines de stage ou d’alternance au sein d’au moins 4 structures différentes.
Les centres de formation et instituts de formation aux métiers éducatifs, sanitaires et sociaux sont des établissements qui délivrent ce diplôme. Pour y prétendre, les candidats doivent être titulaires d’un baccalauréat ou d’un certificat équivalent.
Le diplôme d’État de Puériculture (DEP)
Le DEP est obtenu suite à la formation de puériculteur(trice) qui est accessible sur concours aux détenteurs d’un diplôme d’infirmier ou de sage-femme. D’une durée d’un an, la formation correspond à un diplôme de niveau Bac+4.
Le diplôme d’État d’Auxiliaire de Puériculture (DEAP)
Pour accéder à une formation permettant l’obtention du DEAP, il est nécessaire de passer un concours. Les épreuves de sélection comprennent 2 épreuves écrites d’admissibilité suivies d’un entretien oral d’admission.
La formation conduisant au DEAP comporte 17 semaines de cours et 6 stages au sein d’une structure sanitaire, sociale ou médico-sociale (24 semaines de stage au total).
3.3. La petite enfance en France et dans le monde : diversité des modes d’accueil
Les inégalités du système français
Selon les chiffres de la CAF, le nombre de places disponibles pour la garde d’enfants de moins de 6 ans au sein des différents structures d’accueil est de 1,3 million. Cependant, cette offre est répartie de façon inégale sur l’ensemble du territoire français.
Malgré l’établissement de tarifs pour la crèche à partir d’une grille nationale censé permettre une adaptation des coûts aux revenus des familles, l’accès aux structures de garde demeure inégal. Il existe en effet en France un écart quant à la répartition des places dans les établissements d’accueil. L’installation et la manutention de ces derniers représentent un coût élevé pour les communes, et les petites villes situées notamment en zone rurale souffrent du nombre insuffisant de structures.
L’offre est aussi très concentrée sur le territoire : la région d’Île-de-France concentre un quart des établissements collectifs (pour 22% des enfants de moins de 3 ans).
Diversités des modes de garde en Europe
La commission européenne a fixé en 2008 les objectifs de Barcelone concernant les structures d’accueil pour les enfants en âge préscolaire : 33% de couverture des enfants de moins de 3 ans au sein de structures de garde formelles.
Cependant, si l’intégration préscolaire des enfants entre 3 et 6 ans est généralisée au niveau européen, l’offre de garde des moins de 3 ans est quant à elle très inégale. La garde informelle ou parentale est privilégiée, et seuls 10 pays sur 27 atteignent les objectifs de Barcelone.
Parmi les pays européens, les Etats scandinaves se démarquent du fait d’une grande offre d’accueil principalement publique à un coût modéré, tant pour les ménages que pour l’Etat. Car l’une des raisons qui font les parents préférer des modes de garde alternatifs est le coût élevé des structures formelles (le secteur privé étant souvent dominant sur le marché).
Certains Etats comme le Danemark et la Suède possèdent un système dual alliant garde parentale et structures formelles développées. A l’inverse, l’Autriche, la Slovaquie et la Pologne sont des exemples de pays ayant très peu de structures formelles. La garde par les assistant(e)s maternel(le)s est particulièrement développée en France. Le Portugal et les Pays-Bas se caractérisent par la prédominance d’une offre privée en matière de garde, se traduisant par des tarifs élevés bénéficiant les modes gardes informels.
Disparités dans le monde
Une des conséquences de la disparité en matière de garde d’enfants dans le monde est l’impact de l’offre sur l’emploi maternel. En effet, des études réalisées en Amérique du Nord, Amérique latine et Europe ont démontré que de trop fortes responsabilités en matière de garde impactent négativement l’activité professionnelle des femmes. Le système français ayant un service de garde universel offert présente un taux d’emploi maternel de 80%. Les Etats–Unis en revanche, du fait de l’absence d’un service de garde financé par le gouvernement fédéral, ont un taux de 60%.
Il existe des différences professionnelles significatives entre les pays dans le secteur de la petite enfance. Au Québec par exemple, l’une des spécificités du système est que les garderies subventionnées par l’Etat doivent respecter des contraintes quant à la constitution de l’équipe éducative : le ratio est de 2 auxiliaires diplômés pour 1 auxiliaire non diplômé. Les garderies non subventionnées quant à elles ont tendance à inverser se ratio, la reconnaissance d’un diplôme n’étant pas nécessaire pour exercer les fonctions. De la même façon, en Allemagne, aucune reconnaissance n’est nécessaire pour travailler au sein d’une structure d’accueil. Ce n’est pas le cas en Angleterre notamment, où les personnes voulant exercer un métier au sein des structures d’accueil doivent avoir obtenu un diplôme national de qualification professionnel (National Vocational Qualification ou NVQ).