Le moment du repas est généralement un moment convivial. Mais quand un enfant refuse régulièrement de goûter à un aliment nouveau, pleure, voire vomit, peut-être souffre-t-il d’un trouble de l’oralité alimentaire. Découvrez dans cet article ce que sont les troubles de l’oralité alimentaire, ainsi que les solutions pour rééduquer le palais de votre enfant.
- Qu’est-ce qu’un trouble de l’oralité alimentaire ?
- D’où viennent les TOA ?
- Comment réagir face aux troubles de l’oralité alimentaire ?
- La solution aux TOA
- Peut-on guérir d’un trouble de l’oralité alimentaire ?
Le monde de la petite enfance vous passionne ? Formez-vous à distance au CAP AEPE (Accompagnant Éducatif Petite Enfance) et réalisez votre projet de travailler auprès des enfants de 0 à 6 ans !
Qu’est-ce qu’un trouble de l’oralité alimentaire ?
Le mot « oralité » est un dérivé du mot « oral », qui désigne tout ce qui passe par la bouche, comme la parole et l’alimentation.
L’oralité se forme in utero, lorsque le fœtus explore sa bouche avec ses doigts, et qu’il déglutit le liquide amniotique, entraînant le réflexe de « succion déglutition ». L’oralité continue après la naissance lorsque le bébé tète le sein ou boit au biberon. De fil en aiguille, l’enfant se redresse et commence à se nourrir à la cuillère, avec la diversification alimentaire (passage de l’alimentation exclusivement liquide à une alimentation solide). La mastication va alors se mettre en place et plus tard, la parole.
En cas de trouble de l’oralité alimentaire (TOA), plusieurs situations peuvent se produire :
- l’enfant manque d’appétit
- il refuse les nouveaux aliments (néophobie alimentaire)
- il est très sélectif dans ses habitudes alimentaires (certains enfants ne mangent qu‘une dizaine d’aliments différents)
- il ne supporte pas les morceaux, ne veut que des textures lisses, parfois d’une seule couleur
- il présente des problèmes de comportement au moment des repas
- les repas sont très lents, ils peuvent durer jusqu’à 45 minutes
- il garde longtemps la nourriture en bouche avant de l’avaler
- il a des nausées et des vomissements
- il a besoin de sentir les aliments qu’on lui présente
- il présente une hypersensibilité
Si votre enfant présente au moins 3 de ces caractéristiques, alors il souffre peut-être d’un TOA. Pour le savoir, il est important de consulter un médecin, qui vous orientera vers un orthophoniste.
Les troubles de l’oralité ne doivent surtout pas être confondus avec les troubles du comportement alimentaire (comme l’anorexie), qui ont une cause psychologique.
D’où viennent les TOA ?
Les troubles de l’oralité peuvent avoir plusieurs causes et résultent en général de la rencontre de ces différents facteurs de risques.
Ils peuvent venir de :
- digestives : le RGO (reflux gastro-œsophagien), les allergies alimentaires
- respiratoires : bronchiolites, bronchites, asthme
- traumatiques : la prématurité, le fait d’avoir été nourri par une sonde, les pathologies cardiaques
- familiales : antécédents d’anorexie chez les parents
- sensorielles : hyper ou hyposensibilité
- anatomiques : le rétrécissement de l’œsophage (sténose), une hernie
- neurologiques : enfants porteurs d’un handicap
Comment me former ?
Comment réagir face aux troubles de l’oralité alimentaire ?
Les troubles de l’oralité alimentaire ne sont pas une maladie, mais ils peuvent compliquer la vie de l’enfant et de ses parents, qui doivent s’armer de patience et absolument éviter de forcer leur enfant à manger.
Si un TOA a été diagnostiqué chez votre bébé, donnez-lui des anneaux, des hochets et tout ce qui peut l’entraîner à mordre ou à mâcher.
Faites participer votre enfant à la réalisation du repas pour le motiver à goûter ce qu’il a préparé. Présentez-lui tout le repas dans une assiette compartimentée, afin qu’il puisse piocher ce qui lui plaît, même si ce n’est pas dans le bon ordre.
Assurez-vous de faire du repas un moment calme et sans tensions ni cris ou chantage à l’assiette. Gronder votre enfant serait contre-productif, cela ne ferait qu’associer la nourriture à des sentiments négatifs.
Enfin, nous vous conseillons de consulter un médecin dès que vous constatez des signes similaires aux TOA. Celui-ci vous orientera vers un orthophoniste, un psychomotricien, un ergothérapeute et/ou un psychologue.
La solution aux TOA : l’orthophonie
La dysoralité peut être corrigée et travaillée avec un orthophoniste. Ce professionnel y est confronté tous les jours, car la bouche est le siège du langage, mais aussi de l’alimentation.
L’orthophoniste commencera par évaluer votre enfant pour estimer si celui-ci souffre bien d’un TOA. Il étudiera le passé alimentaire de l’enfant et toutes ses habitudes orales. Il procédera ensuite à un examen clinique, au cours duquel il étudiera la langue au repos, mais aussi lors de la déglutition et de la parole.
Un véritable travail de rééducation sera alors mis en place, pour stimuler et développer la succion et la sphère orofaciale (bouche, mâchoire, visage) par le biais de massages.
L’orthophoniste aide l’enfant à se réapproprier les matières et les textures qu’il rejette. Il peut par exemple lui demander de goûter un nouvel aliment d’ici la prochaine séance ou de faire chez lui des exercices avec sa bouche.
Il dispose d’une palette d’outils et de jeux variés pour réconcilier votre enfant avec les matières.
Peut-on guérir d’un trouble de l’oralité alimentaire ?
« Guérir » n’est pas le terme approprié, car les troubles de l’oralité alimentaire ne sont pas une maladie. Mais il est possible de dépasser ces troubles et de mener une vie tout à fait normale, avec un travail en amont.
On peut progresser au quotidien, même en gardant des petites particularités alimentaires, à condition de passer par l’orthophonie ou l’ergothérapie pour démonter les mécanismes du TOA.