Le ministère de l’Intérieur propose, depuis 1998, aux jeunes de 17 à 26 ans de rejoindre la gendarmerie pour un contrat de 2 ans (renouvelable une fois pour 3 ans), en tant que gendarme adjoint volontaire (GAV).
Il existe deux types de gendarmes adjoints volontaires : l’Agent de Police Judiciaire Adjoint (GAV APJA) et le Gendarme Adjoint Volontaire en Emploi Particulier (GAV EP).
Les deux n’exercent pas du tout le même métier : le GAV APJA assiste les sous-officiers de gendarmerie dans leurs missions en fonction de son unité d’affectation.
Alors que s’il travaille en Emploi Particulier (GAV EP), le gendarme adjoint fait partie du Corps de Soutien Technique et Administratif (CSTA) de la gendarmerie : il effectue des missions selon ses compétences et sa spécialisation métier, pour laquelle il a été formé dans le civil (CAP minimum) : cuisinier, jardinier, choriste, électricien, maçon, plombier, mécanicien auto, chauffeur, coiffeur, etc.
Cet article se focalise principalement sur le statut GAV APJA, c’est-à-dire le gendarme adjoint opérationnel, sur le terrain, tel qu’on se représente le métier de gendarme. Nous vous donnerons également quelques pistes pour intégrer la gendarmerie en tant que GAV EP.
Quelles sont les missions du gendarme adjoint volontaire APJA ?
Le GAV APJA est engagé dans toutes les missions de la gendarmerie, où il seconde le sous-officier. Le gendarme adjoint volontaire APJA ne connaît pas la routine. Il ne sait jamais de quoi ses journées seront faites.
Il peut ainsi être amené au quotidien à :
- Mener des enquêtes judiciaires : il participe aux interrogatoires de mis en cause et aux perquisitions avec les enquêteurs pour élucider les vols, homicides, délits et trafics.
- Intervenir sur des accidents : le GAV est appelé en renfort des services de police et des secours pour rassurer les victimes, sécuriser le périmètre, et alerter les autorités.
- Mener des actions de sécurité routière : sous l’autorité des sous-officiers de gendarmerie, le GAV APJA effectue des contrôles routiers au cours desquels il peut contrôler l’alcoolémie et l’usage de stupéfiants, dresser des procès-verbaux pour infraction, etc.
- Procéder au transport des détenus : le gendarme adjoint volontaire APJA est chargé de conduire les détenus du centre de détention vers le Palais de justice, les hôpitaux, les lieux de reconstitution…
- Mener des missions de surveillance générale : le GAV effectue des patrouilles avec les gendarmes pour maintenir l’ordre public.
Quelles sont les qualités essentielles pour devenir un bon Gendarme adjoint volontaire ?
Le métier de gendarme adjoint volontaire appelle les mêmes savoir-faire et savoir-être que celui de gendarme.
Le GAV doit avant tout être guidé par son sens du devoir, qui doit le pousser à vouloir aider et protéger la population. Bien d’autres qualités sont exigées, parmi lesquelles on peut citer :
- le goût de la discipline
- l’intégrité et l’honnêteté
- l’esprit de synthèse et d’analyse
- du tact et de la diplomatie
- une bonne condition physique, et une excellente acuité visuelle
- une bonne résistance au stress et à la fatigue
- l’esprit d’équipe et le sens de la communauté (vie en caserne)
- le sens de l’observation
- la stabilité psychologique
Comment devient-on gendarme adjoint volontaire ?
On peut exercer le métier de GAV APJA sans aucun diplôme.
Pour candidater à un poste de gendarme adjoint volontaire APJA, il faut respecter les conditions suivantes :
- être Français,
- jouir de ses droits civiques,
- avoir 17 ans minimum et 26 ans au maximum( les candidats mineurs doivent présenter une autorisation de leur tuteur légal.)
- avoir effectué la JAPD ou la JDC,
- n’avoir pas fait l’objet d’une condamnation incompatible avec l’exercice des fonctions
- être jugé “apte” physiquement par un médecin de la gendarmerie nationale.
En revanche, pour candidater en tant que GAV EP, il faut impérativement posséder un CAP dans sa spécialité, ou un baccalauréat pour les emplois de bureau et les emplois dans l’informatique.
Pour devenir GAV APJA, le candidat télécharge un dossier de candidature en ligne sur le site de recrutement de la gendarmerie, ou bien il remplit un dossier papier, puis il suit une session d’information et de recrutement.
Le recrutement
Si sa candidature est acceptée, le candidat reçoit une convocation pour un recrutement qui s’articule autour de deux temps forts :
- Une session d’information : le candidat est invité à regarder le DVD « Le volontariat en gendarmerie ». Le visionnage du support vidéo se poursuit par une discussion avec un gendarme référent en recrutement.
- Un entretien individuel : le candidat doit rejoindre un centre de sélection de la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale (DGGN) pour y passer des épreuves.
Les épreuves sont les suivantes :
– Rédaction d’une lettre de motivation (durée : 30 minutes) : le candidat GAV, APJA ou EP est invité à rédiger une lettre de motivation d’une page, listant les arguments qui le poussent à vouloir rejoindre la gendarmerie.
– Connaissances générales (durée : 33 minutes) : le candidat est invité à répondre à un Questionnaire à Choix Multiples de 100 questions ayant pour objet ses connaissances dans les domaines de la culture générale, des mathématiques et du français.
– Compréhension de texte (durée : 40 minutes) : le candidat doit répondre par « vrai », « faux » ou « impossible à déterminer » à 6 affirmations après avoir lu un texte décrivant des cas pratiques et des situations professionnelles réelles. Cet exercice est répété pour 15 textes, soit 90 affirmations à traiter en tout.
– Test de personnalité (durée : non chronométré) : ce test psychologique sert à évaluer le tempérament du candidat, sa capacité à travailler en équipe et à se soumettre à une hiérarchie, et ses motivations pour devenir GAV APJA. Grâce à une cinquantaine de questions de personnalité, le recruteur peut mieux cerner le candidat dans sa dimension psychologique.
L’affectation
Si le candidat réussit les épreuves de sélection, il est envoyé en école de gendarmerie pour y suivre une formation de 13 semaines, où il apprendra le contrôle de la force physique ainsi que les techniques d’intervention, et le maniement des armes à feu.
Selon son lieu de résidence, il peut être envoyé dans une des écoles de gendarmerie suivantes :
- Châteaulin (29),
- Chaumont (52),
- Dijon (21),
- Fontainebleau (77),
- Montluçon (03),
- Rochefort (17),
- Tulle (19).
Après ses 13 semaines d’école, le candidat GAV APJA effectue un stage de 12 semaines en unité d’affectation.
Une fois sa formation achevée, le nouveau GAV APJA choisit son affectation dans un département. Celle-ci dépend de ses résultats scolaires et des places disponibles.
Il signe un contrat d’engagement d’une durée de 2 ans, qui pourra être renouvelé une fois à sa demande, pour 3 ans. Le GAV n’a pas vocation à le rester, ce n’est pas un métier qui s’exerce longtemps : c’est un premier pied mis dans la gendarmerie, pour découvrir si sa vocation en est réellement une. A l’issue de ses 5 ans, s’il n’a pas déjà intégré la gendarmerie par concours, il peut soit passer d’autres concours pour rentrer dans la police, soit être rendu à la vie civile, avec des aides à la réinsertion.
Il peut, durant son service, bénéficier d’une préparation au concours de sous-officier de gendarmerie (où il peut se présenter au bout d’un an de service)
La rémunération de l’adjoint de gendarmerie
Dès sa prise de fonction, le GAV reçoit une solde de 850 euros net par mois, plus 224 euros (non imposables) d’allocation mensuelle alimentaire. Il est à noter que le GAV est logé gratuitement, ce qui lui épargne de nombreux frais.
Il bénéficie des mêmes avantages que les gendarmes, à savoir 75 % de réduction sur les billets de la SNCF, et une affiliation au régime de la sécurité sociale militaire, avec une mutuelle au choix.
En savoir plus sur le salaire de l’adjoint volontaire de gendarmerie
Les congés du GAV
La première année, les GAV bénéficient de 25 jours de congés payés, plus 15 jours de permission par an. S’il ne prend pas ses jours de permission, ceux-ci peuvent lui être indemnisés.
Dès la 2e année, les congés payés passent à 45 jours.
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Le salaire de sous-officier de gendarmerie