Le gardien de la paix est un policier, fonctionnaire de catégorie B au ministère de l’Intérieur. Il exerce ses missions sur le terrain, où il assure la sécurité des biens, des personnes et des institutions.
Sous l’autorité des officiers de police (ex-inspecteurs), il porte aide et assistance aux personnes de jour comme de nuit, et lutte contre la petite et la moyenne délinquance en recherchant les malfaiteurs. Il peut être amené à encadrer les policiers adjoints.
En fonction de son affectation, il exerce son métier dans les commissariats, dans la rue, sur les routes, aux frontières, lors de manifestations…
Avec des formations, le gardien de la paix peut se spécialiser et devenir motocycliste, maître-chien, instructeur de tir, sauveteur en mer ou en montagne… Le gardien de la paix peut aussi rejoindre la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) ou encore le RAID (Recherche, Assistance, Intervention et Dissuasion), où il luttera comme policier d’élite contre le grand banditisme et le terrorisme.
Gardien de la paix est l’un des 4 grades compris dans le Corps d’encadrement et d’application de la police nationale. Les grades suivants sont ceux de brigadier, brigadier-chef et major.
Le concours de gardien de la paix est accessible avec le baccalauréat, ou un diplôme équivalent. En 2022, ce sont 2 500 hommes et femmes qui sont venus garnir les rangs de la police nationale, en tant que gardien(ne)s de la paix.
Le recrutement par concours des gardiens de la paix de la police nationale est organisé soit au niveau national avec affectation nationale (engagement pour 5 ans), soit avec affectation régionale en Île-de-France (engagement pour 8 ans).
Les concours se déroulent à des dates identiques, il est donc impossible de passer les deux la même année.
Qui peut passer le concours de gardien de la paix ?
Voici les prérequis pour passer le concours de gardien de la paix :
- Être Français ;
- Jouir de ses droits civiques ;
- Ne pas avoir fait l’objet d’une condamnation incompatible avec les fonctions à venir ;
- Avoir participé à la Journée Défense et Citoyenneté (JDC) ou à la Journée d’Appel de Préparation à la Défense (JAPD) ;
- Remplir les conditions de santé en lien avec le poste convoité ;
- Être titulaire du BAC ou d’un diplôme de niveau 4 ;
- Être âgé de 17 ans minimum et 45 ans maximum au 1er janvier de l’année du concours (37 ans sous conditions) ;
- Répondre aux conditions physiques du profil SIGYCOP ;
- Être en capacité médicale de travailler de jour et de nuit ;
- Être apte au maniement d’une arme.
Les sportifs de haut niveau, les parents de 3 enfants ou les personnes élevant seules plusieurs enfants peuvent obtenir une dérogation à la limite d’âge.
Déroulement du concours
Le concours comprend une phase d’admissibilité et une phase d’admission comportant chacune différentes épreuves.
Nous allons vous révéler les modalités des épreuves, telles qu’elles sont fixées par l’arrêté du 8 mars 2022 fixant les règles d’organisation générale et la nature des épreuves des concours de gardien de la paix de la police nationale.
Les épreuves d’admissibilité
La première épreuve : les cas pratiques
Première épreuve (durée : 3 heures ; coefficient 4 pour le concours externe) : « Cette épreuve consiste, à partir d’un dossier ne pouvant excéder 15 pages, en une résolution d’un ou plusieurs cas pratiques consistant en des mises en situation guidées par des questions. Cette épreuve est destinée à évaluer les capacités rédactionnelles, de compréhension d’une situation professionnelle, d’analyse et de synthèse des candidats ainsi que leur faculté à se projeter dans les missions du corps. »
Pour cette épreuve, ce sont vos capacités rédactionnelles (orthographe, syntaxe) et votre raisonnement qui seront évalués. Il peut y avoir jusqu’à 5 cas pratiques, chacun noté sur 10, puis la note est ramenée à une note sur 20.
Exemple de cas pratique
Le sujet : Vous êtes affecté en qualité de gardien(ne) de la paix au sein du commissariat de police de Xville, à l’unité d’intervention et de police secours (UIPS). Vous exercez en police secours de jour. Vous avez pris votre service à 13 h 00 ce jour. En compagnie d’un adjoint de sécurité et d’un brigadier de police vous avez pour mission de patrouiller aux abords et dans la gare SNCF de Xville. Alors que vous vous trouvez tous les trois dans le hall de la gare SNCF, un agent de surveillance vient vous prévenir qu’il a trouvé un bagage abandonné, apparemment non étiqueté dans les toilettes femmes situées à proximité du quai. Il vous indique que le bagage était partiellement dissimulé entre le mur et la cuvette. Il vous indique qu’il va immédiatement passer une annonce sonore pour tenter de retrouver le propriétaire. Sur place, vous constatez la présence effective de ce bagage. Le propriétaire ne s’est pas manifesté malgré l’annonce sonore. Le brigadier de police vous dit : « tu peux l’ouvrir, ça craint rien jeune ». Vous êtes très sceptique et expliquez au brigadier qu’il pourrait très bien y avoir un engin explosif ou une substance dangereuse dans le bagage. Le brigadier de police vous dit « C’est un ordre ! Je suis ton supérieur hiérarchique tu obéis. »
Les questions :
1) Devez-vous exécuter l’ordre donné par le brigadier de police ? Vous justifierez et argumenterez votre réponse, qu’elle soit positive ou négative, après analyse de la situation à laquelle vous êtes confronté.
2) Selon vous, dans une telle situation, quelles sont les actions qui doivent être mises en œuvre par les policiers les premiers sur place ?
Pour vous préparer de façon optimale, Espace Concours vous apporte toute l’aide nécessaire à la résolution de cas pratiques, dans le Module 1 « Méthodologie de résolution de cas pratiques » du Parcours 2 de la formation au concours externe de gardien de la paix : « Préparer les épreuves d’admissibilité ».
La deuxième épreuve : le QCM d’actualité et d’histoire
Cette deuxième épreuve (coefficient 2 pour le concours externe) « consiste en un questionnaire à choix multiples de culture générale en rapport avec l’actualité en France et dans le monde, le cadre institutionnel et politique français et européen, les valeurs et symboles républicains de la France prévus par la Constitution et les grandes périodes de l’Histoire de France ».
Vous retrouverez toutes les connaissances indispensables dans différents modules de notre formation, exclusivement pensés pour cette épreuve.
La troisième épreuve : les langues vivantes
Cette troisième épreuve consiste en un QCM vérifiant vos compétences linguistiques dans l’une des langues étrangères suivantes : l’anglais, l’espagnol et l’allemand. Elle compte pour coefficient 1.
Les deuxième et troisième épreuves se déroulent simultanément. Le candidat dispose d’une heure pour répondre aux deux questionnaires. Ne négligez pas cette épreuve de langues. Malgré son faible coefficient, elle peut vous rapporter des points décisifs pour la note finale.
Quatrième épreuve : les tests psychotechniques
Vous avez peut-être déjà rencontré des tests psychotechniques dans votre recherche d’emploi. Proches des tests de QI, ceux-ci sont destinés à vérifier vos capacités intellectuelles et de raisonnement, face à de petits problèmes de logique, de suites numériques ou analogiques, votre façon de vous repérer dans l’espace, votre concentration, etc.
Une seconde partie de cette épreuve consiste en un test de personnalités, dont les résultats seront transmis au jury pour votre entretien d’évaluation.
Les épreuves d’admission
La phase d’admission comporte des épreuves physiques d’exercice et un entretien de recrutement avec le jury.
Les épreuves physiques d’exercice au concours de gardien de la paix
Le parcours d’habileté motrice (PHM)
Il se déroule comme suit :
-
- Port d’un sac de sable (40 kg pour les hommes, 25 kg pour les femmes) sur une distance de 20 m (non chronométré). Trois tentatives sont possibles.
- Flexions-extensions (pompes) : 5 pour les hommes, 3 pour les femmes.
- Franchissement de haies espacées de 4 m (hauteur : 71 cm pour les hommes, 61 cm pour les femmes).
Passage en équilibre sur poutre d’une longueur de 5 m (hauteur : 1 m). - Multi-bonds dans cerceaux
- Appuis alternes
- Franchissement de barrières (Franchissement de deux chevaux en mousse). Hauteur : 1,20 m ; largeur : 1,50 m ; espace entre les chevaux : 2,20 m.
- Échelle horizontale. Hauteur : 2,30 m ; longueur : 4 m ; largeur : 70 cm ; distance entre les barreaux : 0,50 m.
- Ramper : ramper sous un tunnel. Hauteur : 0,50 m ; largeur : 1,20 m ; distance totale de reptation : 3 m.
- Course en slalom : course entre des cônes sur une distance de 45 m. Les cônes doivent être contournés alternativement par la droite et par la gauche.
Le test d’endurance cardiorespiratoire
Le test consiste à accomplir des allers et retours sur une distance de 20 mètres, à une vitesse progressivement accélérée.
L’entretien de recrutement avec le jury
Cet entretien dure 25 minutes, dont 5 minutes de présentation, et compte pour coefficient 5. Une note inférieure à 5/20 est éliminatoire.
Tests psychotechniques à l’appui, les examinateurs cherchent à évaluer votre savoir-être et votre motivation à devenir gardien de la paix. Vos qualités de réflexion et vos connaissances générales dans le domaine de la police (histoire, entités, institutions) seront également appréciées.
Vous vous présenterez avec un CV détaillant vos expériences scolaires et extrascolaires, et professionnelles si vous en avez, ainsi que les raisons de votre envie de devenir gardien de la paix.
Habillez-vous bien et soyez sincère dans vos réponses. Le jury le sentira si vous ne dites pas la vérité. Bien sûr, n’allez pas dire que vous choisissez ce métier pour la sécurité de l’emploi ! Vous devez donner envie aux examinateurs de vous recruter.
Après le concours
Après sa réussite au concours de gardien de la paix, le candidat suivra une formation auprès de la Direction Centrale du Recrutement et de la Formation de la Police Nationale (DCRFPN).
La formation se compose de :
- 12 mois au cours desquels le policier alterne entre l’École Nationale de Police (ENP) et le terrain pour apprendre les bases du métier de policier ;
- 12 mois en tant que stagiaire sur son lieu d’affectation.
Vous serez rémunéré 1 442 € nets par mois en tant qu’élève gardien de la paix, puis 2 092 € (primes comprises) en tant que gardien de la paix titularisé.
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